top of page

Extrait d' "Une saison en méditation" aux Editions du Cerf de Joshin Luce Bachoux, nonne bouddhiste française : "Quel livre de Krishnamurti ai-je choisi ce jour là pour quelques francs dans une caisse de livres d'occasion sur le boulevard Saint-Michel ? Je ne me souviens pas du titre, juste du déroulé paisible des dialogues entre Krishnamurti et ceux qui viennent lui parler ; à le lire il me vient une impression de parfum de mangues et de soleil couchant,

d'horizons lointains et de buffles paisibles. Et surtout j'entends pour la première fois une personne qui parle le silence. Là je sens en moi une résonance. Un espace qui s'ouvre, l'approche d'une paix possible."


Nul mieux que Krishnamurti n'a su parler de la méditation. De ce qui se vit dans cette pratique. Pourtant, malgré la simplicité et la clarté de ce qu'il dit, à l'image des dialogues que transcrivent les livres publiés, peu de personnes saisissent, ressentent la justesse et la profonde résonance de sa parole. Car il ne s'agit vraiment pas de comprendre avec sa tête, ce qui serait un comble pour la pratique méditative, mais bien de ressentir ce qu'il partage avec nous d'une pratique qui ne sera jamais une technique mais bien un état d'être intérieur.


Krishnamurti répondait un jour à la question, "que vous a apporté la méditation ?", : "à me rendre plus humain". Non pas à être un meilleur humain, plus parfait, plus ceci, plus cela, comme d'aucun voudrait que nous soyons. Non. Juste plus humain. Plus véritablement humain. Perfectible soit. Mais pas parfait. Nous sommes humains avec toutes nos imperfections, nos faiblesses, nos erreurs et nos errances. Car rien de ce qui est humain ne nous est étranger, comme disait déjà Terence, poète latin.

Pratiquer le yoga ne nous dispense pas de discernement, bien au contraire. Dans les textes historiques du yoga la notion de "viveka" (le discernement) est centrale dans la pratique. Elle permet de ne pas s'égarer sur les chemins paresseux d'un fanatisme béat et ou sectaire pour suivre le chemin plus ardu et plus exigeant de "satya" (la vérité).


Un nouvel outil de marche pour ce difficile chemin nous est proposé par Zineb Fahsi, jeune enseignante de yoga et journaliste : "Le yoga, nouvel esprit du capitalisme" paru chez Textuel.

Interrogée par Jeanne, sa complice du blog Citta Vritti, Zineb répond : "J’ai écrit ce livre pour mettre en ordre tout un tas de questions que je me posais afin de les disséquer. Personnellement je ne suis pas militante dans mes cours de yoga ; je trouve que cela pourrait être une injonction de plus dans un univers où l’on est déjà soumis à tout un tas de contraintes, d’obligations et de moralisation. Je le fais par d’autres canaux comme ce livre, notre blog, ou les réseaux sociaux. J’essaye aussi de proposer un espace le plus possible en marge des injonctions à la performance et au dépassement de soi et j’essaye de proposer un yoga qui ne fasse pas de promesses miracles, d’avoir une communication autour de ma pratique qui reste la plus humble possible. Et je trouve que c’est déjà politique : proposer un espace dans lequel les gens peuvent respirer, être curieux et non pas dans une démarche d’amélioration de soi. J’espère que c’est un yoga qui peut être libérateur. Ce sont des ambitions simples : un yoga bien-être dans le sens noble du terme, pour prendre soin les uns des autres."

bottom of page