Le ruisseau qui bouillonne me rappelle au moment présent La vérité du jour nouveau qui se déploie Le soleil qui se lève La rosée matinale qui étincelle en arcs en ciel Les champs bruns qui se reposent après la moisson Les feuilles qui tapissent le sol de la forêt se préparent de nouveaux vêtements pour le printemps Dans la paix, je m’assoie pour calmer ma souffrance
Y a-t-il une seule fleur qui s’épanouisse sans que le bourgeon n’éclate avec douleur ? Y a-t-il un seul enfant qui grandisse joyeusement sans que sa mère n’endure quelques difficultés ? Y a-t-il une seule goutte de compassion qui ne soit pas construite sur le fondement de la souffrance?
Avec beaucoup de soin Avec beaucoup de douceur Je fais le vœu de prendre soin de moi De revenir sans cesse à moi-même pour embrasser ma douleur
Ne prononce aucun mot quand ton cœur porte encore l’empreinte de la souffrance, cela ne ferait que blesser les autres Ne laisse aucune pensée s’élever quand la souffrance est présente, son énergie s’emparerait de ta joie Souviens-toi, prends bien soin de toi Avec beaucoup de soin Avec beaucoup de douceur
Reviens à toi pour embrasser les blessures anciennes Afin que l’amour et la compassion continuent à s’épanouir Et demain, fleurs et fruits jailliront, verts et frais
Poème de Hoi Nghiêm, nonne au Village des Pruniers
fondé par Thich Nhat Hanh
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